Une oeuvre sensible

La guerre, mobilisation, arrestation, camps de prisonniers, cinq ans…au retour, il n’a plus de goût pour l’école. Il prend un atelier, rue Royer-Collard, près du Jardin du Luxembourg, vit de commandes publiques, parallèlement se cherche. Etre soi, voilà bien l’exigence fondamentale. Oublier, nécessairement, mais difficilement Rodin. Ne pas pour autant tomber dans un art purement décoratif et qui perd toute âme. Il aime par dessus tout Jean-Baptiste Carpeaux, Camille Claudel, Alberto Giacometti, Germaine Richier… Il se sait de cette famille-là, sensible à la fragilité de la vie au risque de perdre la joie et même la raison.

Carnets de captivité

De juin 1940 à mai 1945, Moirignot est prisonnier, passant dans plusieurs camps, successivement avant d'être envoyé à des travaux agricoles, puis dans l'atelier d'un sculpteur officiel du Reich. Pour s'évader du milieu carcéral, il dessine au crayon, sur de mauvais papiers, ce qu'il voit. Ces scènes rappellent les croquis de Carpeaux, lui aussi empêché de sculpter pendant la guerre de 70.