Apogée avant la nuit

Tous les jours il dessine le nu à l’académie de la Grande Chaumière et enseigne la sculpture dans les écoles d’art de la ville de Paris. Aux premiers souffles de notoriété, il prend un plus bel atelier, dans une cour-jardin du XIVe arrondissement ou travaillent des artistes, rue du Saint-Gothard. Il expose dans de nombreuses galeries et salons, et ses sculptures entrent dans les grandes collections nationales et internationales. Les musées d’Alger, de Fontainebleau, d’Issy-les-Moulineaux, de Genève et le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris… achètent ses œuvres. Les années soixante à quatre-vingt dix sont les plus fertiles. Il décède le 27 juillet 2002 à Cachan, mais déjà depuis plus de quinze ans, la nuit avait gagné, il souffrait de dépressions chroniques et avait renoncé à sculpter. Il se sentait aveugle à ces instants magiques de la vie qui avaient engendré son œuvre.

L'atelier photographié par Andrew Brucker

L'atelier n'est pas misérable, il est simple. Une pièce à même le sol, cinq mètres de hauteur sous le toit, au nord, à deux mètres du sol, une baie vitrée, une mezzanine sur le tiers de la surface et à laquelle on accède par un escalier de bois très raide.

Description par Claude Jeancolas dans son ouvrage Moirignot, aimer, créer, rêver, éditions FVW, Paris, 2006.