La foi en l'être qui pense

Dans l’exaltation de sa nature nerveuse, il traque les illuminations possibles et puis surtout cette lumière, celle, physique, et qui s’accroche aux aspérités de ses bronzes, celle, intérieure surtout, comme une espérance jamais éteinte, refus de la nuit noire où le monde lui semble s’enfermer, au cœur de la matière, sa part humaine. Il sait que l’artiste ne décrit pas ce qu’il voit, mais la manière dont il le voit et l’émotion que cette vision éveille. La forme chez Moirignot est au service de cet esprit-là, c’est pourquoi dans les années cinquante il commence à libérer le corps de son poids charnel pour ne dire plus que l’essentiel, l’amour, la joie, l’innocence, silhouettes libres, légères, spirituelles. L’être tout concentré dans sa raison d’être, son essence même et toujours cette harmonie, cette délicatesse qui fait oublier toute trace de labeur.

Ce que je raconte, c'est la vie, moments fugitifs, c'est l'amour, la religion aussi et mes doutes quant à la religion, mes doutes quant à la société.

Moirignot cité par Claude Jeancolas dans son ouvrage Moirignot, aimer, créer, rêver, éditions FVW, Paris, 2006.
N°225. Fillette courant, avant 1969. Sculpture de 48 cm. Tirage sur 6. Patine : Noire. Fondeur : Valsuani.
N°225. Fillette courant, avant 1969. Sculpture de 48 cm. Tirage sur 6. Patine : Noire. Fondeur : Valsuani.   © DP